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La femme qui a percé les secrets des cétacés


Wellcome Library, London.

La baleine à bec de True, cétacé presque inconnu du monde scientifique a été filmée pour la première fois. L’annonce faite cette semaine par la revue scientifique PeerJ souligne toute la difficulté qu’il y a à étudier ces grands mammifères. Une grande partie de ce que nous savons de la vie du cachalot est d’ailleurs le fruit du travail d’une femme, Obla Paliza. Dans cet article paru dans Etiqueta Verde et traduit par Books à l’été 2016, Piero Che Piu décrit les recherches et la vie incroyable de cette scientifique péruvienne habituée à plonger directement dans les estomacs de ces mastodontes.

 

Pour calculer l’âge d’un cachalot, il faut casser en deux l’une de ses dents. Au temps où la chasse à la baleine était encore légale (1), Obla Paliza avait pour mission, sur le port de Pisco, au sud de Lima, d’arracher l’une des 46 dents de la bête. La biologiste fut, dans les années 1950, la seule femme à intégrer le premier laboratoire océanographique d’Amérique du Sud. Du haut de son petit mètre soixante, âgée alors d’à peine 25 ans et vêtue comme n’importe quel marin de la flotte – salopette en jean et bottes en caoutchouc –, la scientifique maniait agilement lance, faucille et machette. Comme les hommes de l’équipage, elle mangeait des brochettes de cœur de baleine au dîner. Mais, pendant que les marins se jetaient sur le cachalot pour le dépecer, prélever la précieuse couche de graisse de 15 centimètres, découper la viande, récupérer les os qu’ils transformeraient en farine, Obla Paliza, elle, plongeait ses bras à l’intérieur des quatre estomacs du cétacé. Elle avait vingt minutes pour autopsier le plus grand prédateur de la planète et l’étudier. Car un cachalot mort est une bombe à retardement : en se décomposant, il accumule les gaz de fermentation et peut, à tout moment, provoquer une pluie de sang et d’organes. La scientifique devait également prendre garde à ne pas entraver le rythme de travail des baleiniers. Il lui fallait mesurer la taille de l’animal de la tête à la queue, examiner et peser les testicules, rechercher d’éventuels fœtus dans l’utérus des femelles pour les rapporter au laboratoire. Une fois que les baleiniers avaient fini de dépouiller la tête du cétacé, qui représente plus d’un tiers de sa masse, Obla Paliza, armée de sa machette, pouvait s’atteler à l’extraction des dents. Elle en coupait ensuite une en deux, sur la longueur, l’aspergeait d’un produit chimique colorant et comptait les stries apparues pour déterminer l’âge. Pendant trois ans, la biologiste a exploré les entrailles de quelque 2 000 cachalots.

Aujourd’hui, Obla Paliza est une vieille femme aux cheveux gris noués en une longue tresse qui descend jusqu’à la taille. Des lunettes austères à monture métallique accentuent son regard noir. À 82 ans, elle se souvient de chaque caractéristique scientifique du mammifère qu’elle a passé sa vie à étudier. Un cachalot peut mesurer jusqu’à 20 mètres, autant qu’un terrain de volley-ball, et pèse l’équivalent de quatre autocars. De nos jours, il suffit de quelques clics pour tout savoir sur cet animal, apprendre que les cétacés – du grec ketos, « monstre marin » – se divisent en deux sous-ordres, les odontocètes (cétacés à dents) et les mysticètes (cétacés à fanons, ou lames cornées). Les cachalots, les dauphins et les orques font partie des cétacés à dents, se distinguant en cela des baleines. Mais à l’époque où Obla Paliza voulait comprendre comment se développaient les fœtus des cachalots que l’on chassait à Pisco et de quoi ils se nourrissaient, il n’existait pas d’autre moyen que d’ouvrir des centaines d’utérus et d’estomacs.

Le travail du biologiste obsédé par des cétacés capables de plonger jusqu’à 3 000 mètres de profondeur est frustrant, puisqu’il est presque impossible de les étudier dans leur habitat naturel. Nous ne savons d’eux que ce que nous ont permis d’apprendre cinq siècles de pêche. Dans « Léviathan », Eric Jay Dolin raconte qu’au XVIIIe siècle « l’huile de baleine américaine illuminait le monde ». Il parlait en réalité du spermaceti, le liquide laiteux qui se forme dans la tête des cétacés et était utilisé dans les lampes à huile. En brûlant, le spermaceti produisait une lumière plus brillante que les combustibles végétaux et présentait en outre l’avantage d’être inodore. La graisse était quant à elle transformée en une cire jaunâtre dont on se servait pour lubrifier les premiers moteurs, les montres, les machines à coudre et à écrire. Un baleinier était l’équivalent d’un puits de pétrole.

À la fin des années 1950, sur le port de Pisco, le travail d’Obla Paliza consistait à découvrir si le cachalot pouvait devenir une ressource renouvelable pour le Pérou. Il s’agissait de définir la taille idéale pour le chasser, de savoir combien de temps il lui fallait pour se reproduire, de fixer les mois de fermeture de la pêche. Les notes que la biologiste a prises à l’époque composent aujourd’hui sept volumes d’articles et publications scientifiques sur la vie, la mort et la reproduction des cachalots. Ils figurent parmi les sources principales citées dans tout travail de recherche aujourd’hui publié dans le monde sur l’animal. Paliza a beaucoup voyagé au Chili, en Norvège, au Portugal [trois pays ayant une longue tradition de pêche à la baleine] pour exposer ses travaux. En 2012, lors d’un congrès international sur la conservation des baleines, alors que les jeunes biologistes avaient multiplié les présentations Powerpoint et raconté leurs voyages en bateau pour observer les cétacés, Paliza, elle, commença son exposé en sortant de son sac une authentique dent de cachalot. La vieille femme a été l’actrice de ce que les jeunes générations étudient désormais dans les livres.

Ce mammifère marin est l’animal de tous les records. Son cerveau, le plus grand du règne animal, pèse 8 kilos. Son mugissement est si intense que le son est potentiellement mortel pour l’être humain. Un bébé pourrait déambuler à quatre pattes dans son aorte. Avec dix palpitations par minute, son rythme cardiaque est l’un des plus lents au monde. Il respire sept fois moins vite que nous. Et c’est, après la tortue, l’animal qui vit le plus longtemps (jusqu’à soixante-dix ans). Son mets préféré, le calamar géant, mesure près de 10 mètres. Cette créature énorme, aux longs tentacules gélatineux, a d’ailleurs inspiré dans l’Europe du XVIIIe siècle la légende du Kraken, un calamar si grand qu’il tirait les bateaux au fond de l’océan pour dévorer les marins. Le cachalot, lui, le gobe entier, puisqu’il ne peut pas mastiquer : le plus grand carnivore de la planète n’a de dents que sur la mâchoire inférieure. Voilà pourquoi l’histoire de Jonas, qui aurait été avalé par une baleine et en serait sorti après trois jours et trois nuits de prières, peut, en ce sens au moins, sembler possible.

Obla Paliza, qui a passé quant à elle trois ans à l’intérieur des baleines, est surtout connue aujourd’hui dans la petite crique de pêcheurs où elle vit, tout près de Pisco, comme la professeure d’anglais du village. Dans le jardin de sa maison se dresse, sur 4 mètres de hauteur, une sculpture grandeur nature de la queue d’un cachalot femelle, entourée de fleurs jaunes et de lilas. À l’intérieur, accrochés aux murs du salon, trônent deux énormes harpons. On trouve aussi sur un meuble une vertèbre de l’alète caudale d’un cachalot. Sa bibliothèque compte de nombreux livres de biologie datant du XVIIIe siècle, parfois cachés derrière des maquettes de baleiniers en bois. En 2012, Obla Paliza a été hospitalisée six mois à Lima, après avoir été victime d’un accident sur la route qui mène aux îles Ballestas, au large de Pisco, celle-là même qu’elle avait empruntée quelques mois plus tôt pour disperser dans l’océan les cendres de son mari, l’océanographe Robert Clarke.

Paliza parle toujours de son époux au présent. Clarke était spécialiste des cachalots de l’Atlantique, qu’il avait longtemps étudiés aux Açores, où l’on pratiquait une chasse à la baleine encore très traditionnelle. Il officia comme consultant sur le tournage du film Moby Dick, sorti en 1956, avec pour mission de rendre le roman de Melville aussi réaliste que possible à l’écran. L’océanographe britannique arriva au Pérou pour créer, à la demande de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un institut chargé de la gestion de la pêche à la baleine sur les côtes du Pacifique Sud. Aujourd’hui, la fondation est devenue l’Institut de la mer du Pérou (Inmarpe), une agence gouvernementale. Aucune université de la région n’ayant encore, à l’époque, de département spécialisé en biologie baleinière, Clarke sélectionna huit étudiants en biologie marine originaires du Pérou, du Chili et d’Équateur pour participer à une formation intensive de trois mois. Obla Paliza n’en faisait pas partie, mais elle se débrouilla pour assister aux cours. Elle n’était alors qu’une jeune biologiste marine qui étudiait les anchois sur le port baleinier de Paita, au nord du pays. C’est là qu’elle avait commencé à s’intéresser aux fœtus de cachalot que les marins mettaient de côté jusqu’au dernier moment avant de les balancer dans le fondoir. Après la formation théorique, Clarke et ses élèves partirent pour leur premier voyage d’observation. Deux heures avant de larguer les amarres, l’océanographe demanda aux étudiants de dégager un espace dans la cale du bateau, cloua une table au sol et leur donna un rapide cours de navigation.

Obla Paliza et Robert Clarke commencèrent à travailler ensemble. À ses côtés, elle put entamer ses recherches sur le développement des fœtus de cachalot. Au début, les yeux apparaissent à l’avant de la tête et ne migrent qu’ensuite sur les faces latérales ; leurs alètes sont comme deux petites pattes recouvertes de peau ; et, à la place de l’évent (le futur orifice nasal), ils ont deux trous pour respirer. Au cours des quinze mois de la gestation, ils perdent peu à peu ces traits caractéristiques d’animaux terrestres pour se transformer en êtres aquatiques dont la taille avoisinera 4 mètres à la naissance.

Nous avons coutume de penser que les premiers animaux de la planète étaient des créatures aquatiques, qui passèrent peu à peu de l’eau à la terre ferme. Mais l’inverse a également pu se produire. Les cachalots sont de lointains parents des hippopotames et des chameaux. Leur cycle reproductif est l’un des plus longs du genre animal : il dure quatre ans (la femelle a un petit tous les trois à cinq ans).

Cependant, Obla Paliza et Robert Clarke n’ont pas fait leurs découvertes les plus mémorables dans l’utérus des animaux, mais dans leurs estomacs. Le cachalot du Pacifique Sud est une véritable machine à engloutir les calamars. Il en avale des tonnes et des tonnes. Or le couple a constaté que la côte péruvienne était un pays de cocagne en matière de céphalopodes – jusqu’à ce que l’État laisse la surpêche les décimer. Au cours des années 1980, Paliza a estimé que les cachalots de la côte péruvienne mangeaient entre 8 et 13 millions de tonnes de calamars géants par an. Dans un article publié en 1988 par la revue scientifique Investigations on Cetacea, elle a décrit comment il était possible à un cachalot – qui, dans les autres océans, mange aussi du poisson – de grossir et croître malgré une alimentation composée exclusivement de calamars. Dosidicus gigas, le calamar géant vivant dans les eaux du courant de Humboldt, dans le Pacifique Est, est connu au Pérou sous le nom d’encornet géant, que l’on déguste avec une marinade de citron, d’ail et de sel.

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Dans les conclusions de son article, Paliza proposait l’organisation d’une pêche durable. Mais les scientifiques japonais et chinois se sont bientôt montrés très intéressés, non par les cachalots, mais par les calamars péruviens. Dès 1989, la pêche industrielle aux calamars a commencé le long des côtes du pays. Et l’État a distribué à tour de bras les concessions, sans aucun quota, faisant fi de la recommandation faite par Paliza d’interdire celle-ci entre mai et décembre, période où les femelles pondent leurs œufs. À vrai dire, personne ne s’en est particulièrement ému. Seuls les cachalots en ont ressenti les effets.

Avant qu’il ne soit interdit de le chasser, nous avions de l’animal l’image d’une malicieuse baleine blanche détruisant les bateaux et dévorant les jambes des marins tombés à la mer. Le roman Moby Dick, d’Herman Melville (1850) apparaissait parfaitement vraisemblable, avec un tel luxe de détails qu’il ne pouvait mentir. Certains experts pensent que le romancier a dû s’appuyer sur l’ouvrage d’un chirurgien de l’époque, passionné par le comportement des cétacés. Melville donna un caractère terrible aux attaques de son cachalot albinos car il croyait que son énorme tête lui servait de bélier contre les lames en haute mer. Aujourd’hui, nous savons qu’elle joue le rôle d’un sonar géant, à l’instar de ceux qu’utilisent les sous-marins pour naviguer dans l’obscurité des profondeurs. Plus la tête est grande, plus les sons émis vont loin. Il faut imaginer ces sons comme l’amplification monstrueuse du bruit que fait une personne en claquant la langue contre son palais. Mais d’autres passages de Melville ont l’exactitude d’une encyclopédie.

Dans un chapitre, l’écrivain raconte comment les « nombreux nez » du Péquod, le baleinier du capitaine Achab, sentirent soudain une odeur nauséabonde, « pire qu’une cité assyrienne lors d’une épidémie de peste, quand les vivants n’arrivent plus à enterrer les morts ». L’odeur pestilentielle provenait d’une « baleine ballonnée », une bête trouvée morte, dont le cadavre flottant avait été remorqué par un navire français. À force de ruses, Stubb, second officier du Péquod, persuade les Français de leur abandonner la prise. Les baleiniers s’affairent ensuite à ouvrir les estomacs de la bête pour en extraire une substance de grande valeur. Aujourd’hui, le précieux ambre gris sert de fixateur dans la parfumerie. Son prix est vingt fois supérieur à celui de l’argent.

Le défunt mari de Paliza, Robert Clarke, a publié un ouvrage dans lequel il explique l’origine de l’ambre gris. Comme la perle, qui se forme dans les coquillages où un grain de sable s’est introduit, l’ambre gris se forme dans les entrailles des cachalots à partir du bec d’un calamar ingéré, partie la plus dure du céphalopode. Les sécrétions biliaires du cachalot produiraient comme des selles liquides autour du bec, qui peuvent tuer le cétacé s’il ne les expulse pas. L’ambre gris acquiert ensuite sa composition finale après exposition à la lumière et à l’eau pendant des mois ou des années de flottaison dans l’océan.

Obla Paliza et Robert Clarke ont passé leur vie à accumuler des centaines de pages d’observations sur la reproduction des baleines, la taille de leurs alètes, les différences entre les taches cutanées des mâles et celles des femelles. La dernière fois que tous deux sont sortis en mer à la recherche de baleines, ce fut en vain. C’était en mai 2001. Avec des pêcheurs traditionnels, des photographes et des écologistes, ils ont embarqué sur un navire de la marine péruvienne pour les îles Galápagos. L’expédition dura un mois. Clarke avait 82 ans ; il passait douze heures par jour sur le pont à scruter l’océan dans l’espoir de voir une tête de cachalot émerger. En vain. L’absence de cétacés aussi bien que de bêtes échouées sur la côte confirmait les craintes des deux biologistes : quand la nourriture vient à manquer dans la zone où il est installé, le plus grand prédateur de la planète n’hésite pas à la quitter.

La question de savoir où étaient partis les cachalots du Pacifique Sud est restée sans réponse jusqu’à ce qu’une scientifique américaine en localise sept, en 2003, au large de la Basse-Californie, au Mexique. Tous portaient les étiquettes posées par les deux biologistes pour marquer leur origine. Il est impossible de savoir si les cétacés ont modifié leur régime alimentaire. Les chercheurs ne peuvent plus aujourd’hui ouvrir leurs estomacs pour le vérifier. L’occasion de pratiquer une nécropsie se présente uniquement lorsqu’un cachalot s’échoue sur une plage. Depuis les données récoltées par Paliza et Clarke, l’information dont nous disposons sur les cachalots du Pacifique Sud n’a jamais été actualisée. Pourtant, en 2010, un groupe de scientifiques a découvert que les selles rejetées par ces mammifères marins dans l’océan, très riches en fer, nourrissent et fertilisent le plancton, l’une des principales sources d’oxygène de la planète. Nous ne savons pas si la migration des cachalots vers le nord a affecté la population de phytoplancton du Pacifique Sud, ni si une interdiction de la pêche aux calamars géants dans les eaux péruviennes permettrait le retour des cétacés sur ces côtes.

Quand la Commission baleinière internationale a instauré les premiers quotas, à la fin des années 1970, il s’agissait de protéger les cétacés des chasseurs de baleines. Trente ans plus tard, le principal danger ne vient plus des harpons ni des filets. Le réchauffement climatique affecte la température des eaux dans lesquelles les cachalots avaient l’habitude de vivre. Le trafic commercial désoriente leurs sonars. Il n’est plus rare de voir ces animaux heurter des navires marchands. La pollution chimique les empoisonne, et les chasseurs d’encornets les privent de leur nourriture. Un cachalot doit ingérer une tonne de calamars par jour pour couvrir ses besoins. Mais l’animal est une victime dont il est presque impossible de s’occuper. On ne peut pas l’élever en captivité comme un panda.

Aujourd’hui, Obla Paliza partage son temps entre traductions d’ouvrages et écriture de contes pour enfants. Depuis la fin de la pêche à la baleine, personne ne s’intéresse plus à ces cétacés, regrette-t-elle. Nous nous contentons désormais, pour l’essentiel, de spéculer sur les significations de leurs claquements et d’organiser des expéditions touristiques pour aller contempler le spectacle d’une espèce en voie d’extinction.

Cet article est paru dans Etiqueta verde en avril 2013. Il a été traduit par Suzi Vieira.

 

Notes

  1. Elle est interdite, pour l’essentiel, depuis 1982.

 

 

LE LIVRE
LE LIVRE

Les grands cachalots du Pacifique Sud-Est, VIIe partie : reproduction et croissance chez la femelle de Robert Clarke et Obla Paliza, Étude publiée par le Latin American Journal of Aquatic Mammals, volume 9, 2009

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