L’ambre beurk

Peu de déjections ont une telle valeur. Formé à partir de becs de calmars mal digérés et expulsés avec peine par les cachalots, le rarissime ambre gris fait le bonheur des parfumeurs et des trafiquants.

On l’a longtemps pris pour du vomi de baleine, de la bave de dragon, un champignon, de la sève d’arbre, une poire sous-marine ou une météorite. Le roi d’Angleterre Charles II aimait en mettre sur ses œufs, les Chinois vantaient ses vertus médicinales et Casanova l’utilisait pour épicer sa mousse au chocolat. Elle peut conserver son arôme particulier – tabac ? violette ? bouse de vache ? – pendant trois cents ans et a fait le bonheur des apothicaires, parfumeurs et amateurs de raretés pendant des siècles. Aujourd’hui, son cours dépasse les 2 000 dollars le kilo, mais il faut être prêt à ramasser une importante quantité de déchets pestilentiels pour devenir un collectionneur sérieux. Bienvenue dans le monde de l’ambre gris. Dans son livre inégal mais généralement captivant, Christopher Kemp – un biologiste moléculaire originaire du Michigan qui mène ses recherches en Nouvelle-Zélande – retrace l’histoire de sa propre fascination pour cette substance étrange qui n’a pas perdu tout son mystère. Cela commence par la découverte fortuite d’un échantillon sur une plage des antipodes et se poursuit par une courte investigation à ...
LE LIVRE
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Or flottant de L’ambre beurk, University of Chicago Press

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