Gestion de la barbarie, la feuille de route de Daech
Publié le 17 novembre 2015. Par La rédaction de Books.
La violence de Daech n’est pas aveugle. Elle suit une ligne de conduite précise définie par la littérature djihadiste et particulièrement dans Gestion de la barbarie, écrit par l’idéologue d’Al-Qaïda Abu Bakr Naji. Ce traité, publié en 2004 sur internet, et traduit en français trois ans plus tard par les Editions de Paris, est une feuille de route pour l’établissement du califat.
La violence est une étape nécessaire dans cette quête, assure Naji. Pour la justifier, il convoque les textes des théologiens et fait référence aux premières batailles de l’islam. Il évoque les campagnes de Mahomet et les « guerres d’apostasie » du premier calife, Abu Bakr, qui a poursuivi les tribus ayant abandonné l’islam après la mort du prophète.
Naji décrit, dans son manuel, les moyens concrets de cette violence. Il souligne, par exemple, que les otages dont la rançon n’a pas été versée doivent être « liquidés de la manière la plus terrifiante qui soit pour distiller la peur dans le cœur des ennemis et leurs soutiens. » Durant les missions suicides, les djihadistes, précise-t-il par ailleurs, doivent utiliser « une quantité d’explosifs telle que le bâtiment est non seulement détruit (…), mais littéralement englouti par la terre. Procéder ainsi décuple la peur de l’ennemi et permet d’atteindre de grands objectifs médiatiques. »
Instiller la terreur en exerçant une menace constante, permettra selon Naji, d’ouvrir une époque de vexation et d’épuisement militaire pour l’ennemi. Un ennemi, alors essentiellement réduit aux Etats-Unis (le texte date de 2004), qu’il compte conduire à une confrontation apocalyptique dans le Nord-ouest de la Syrie.
En savoir plus : Les rouages de l’Etat islamique, Books, novembre 2015, actuellement en kiosque.