Gloire aux « héros de l’ombre »

En Russie, de nombreux ouvrages continuent de rendre hommage aux exploits des agents de renseignement, les razvedtchiki. Un exercice très encadré mais toujours riche d’enseignements.

En langue russe, le terme « espion » (chpion) a une connotation très négative. Les espions, ce sont toujours les autres : les fourbes, les lâches, les traîtres, américains et parfois britanniques. Leurs homo­logues soviétiques ou russes, eux, ont droit au qualificatif plus noble de razvedtchiki, agents de renseignement. Les mots sont importants, et l’espion, avec sa duplicité et sa nocivité inhérentes, reste l’ennemi. Une riche littérature et une abondante cinématographie traitent de ces « combattants du front ­silencieux », ces « chevaliers de la Guerre froide » ou ces « héros de l’ombre ». Dans l’ouvrage ­récent qu’il a consacré aux « agents de légende », Nikolaï Dolgopolov, rédacteur en chef adjoint du quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta, les décrit comme des « gens lumi­neux », des serviteurs de la patrie « couverts des étoiles dorées de la gloire anonyme ». Même si, pour leur grande majo­rité, les exploits des « héros » de Dolgopolov appartiennent au siècle passé, le livre se clôt sur le présent : « Notre époque est ­encore propice à l’héroïsme, écrit-il en conclusion. Pour cela, nous ...
LE LIVRE
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Legendarnye razvedtchiki de Nikolaï Dolgopolov, Molodaïa Gvardia, 2015

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