Google, miroir de l’âme américaine
Le « sérum de vérité digitale », tel serait le nouvel outil des sciences sociales d’après le livre de l’économiste Seth Stephens-Davidowitz, Everybody Lies: Big Data, New Data, and What the Internet Can Tell Us About Who We Really Are (« Tout le monde ment : Big data, nouvelles données et ce qu’Internet peut nous révéler sur qui nous sommes vraiment »). Sa méthode ? Explorer les recherches Google de ses concitoyens et dévoiler ainsi leurs peurs et désirs inconscients.
Le lecteur se trouve alors plongé dans l’inconscient américain en compagnie d’un auteur concluant que « le monde est pire que ce que nous pensions ». On apprend en effet que les Américains tapent plus souvent le mot « nègre » que « migraine », avec un pic de 30% le jour de l’anniversaire de la naissance de Martin Luther King, qu’ils tapent plus souvent « porno » que « météo », et qu’ils sont plus nombreux à se demander si leurs filles sont en surpoids qu’à se le demander pour leurs fils chez qui le taux d’obésité est pourtant 9% supérieur. Le journal britannique The Times explique ainsi que « dans la fenêtre de recherche Google, nous sommes beaucoup plus honnêtes […] nos recherches révèlent ainsi nos sombres et inconscients biais ». Et l’étude géographique de ces biais révèlerait que si les stéréotypes racistes sont plus ou moins prégnants selon les régions des États-Unis, les stéréotypes genrés seraient, eux, imprégnés de manière homogène sur l’ensemble du territoire.
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