Publié dans le magazine Books n° 57, septembre 2014. Par James B. Stewart.
Dans un livre à grand retentissement, un bon connaisseur des milieux financiers accuse les marchés d’être truqués et lance le débat sur cette énième innovation qu’est le trading haute fréquence, où des fortunes se jouent en une ou deux millisecondes. En retraçant l’histoire vraie d’un opérateur en rébellion contre ces méthodes sophistiquées qu’il juge toxiques, il séduit les critiques de Wall Street, mais ne va pas au bout de sa démarche.
Pour Brad Katsuyama, alors jeune courtier en titres à la Banque royale du Canada (BRC), la révélation boursière qui allait transformer sa vie commença en juin 2007 par un mystère : pourquoi, lorsqu’il tentait d’acheter des actions au prix proposé sur l’écran de son ordinateur, l’offre disparaissait-elle instantanément, tandis que le prix augmentait ?
La bataille menée par Katsuyama pour comprendre pourquoi il ne pouvait pas réaliser les transactions affichées sur son écran, puis pour contrer le problème en lançant sa propre place boursière, voilà ce que raconte
Flash Boys, la toute dernière incursion du journaliste Michael Lewis dans les salles des marchés de Wall Street, décor qu’il avait déjà dépeint de façon si mémorable dans son
Poker menteur [traduit chez Dunod en 1990], devenu un classique.
Par son talent de conteur, sa curiosité de journaliste, et son flair incroyable lorsqu’il s’agit prendre le pouls de son époque, Lewis est une triple menace, comme il l’a prouvé avec un
bestseller comme
Le Casse du siècle – traduit chez Sonatine en 2010.
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