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Haute couture spatiale


Edward White, premier américain à effectuer une sortie extravéhiculaire dans l'espace, le 9 juin 1965/ NASA

La NASA a annulé la première sortie 100 % féminine dans l’espace qui devait avoir lieu le 29 mars. Les astronautes Christina Koch et Anne McClain ont réalisé qu’elles avaient toutes les deux besoin d’une combinaison de taille M. Or un seul exemplaire est actuellement disponible à bord de la station spatiale internationale. Les combinaisons de la NASA sont vieillissantes. Conçues en 1974, elles n’ont jamais été remplacées.

 

Le premier vêtement porté dans l’espace, le SK-1, créé pour Youri Gagarine, est une tenue entièrement pressurisée et dotée d’un système de survie auxiliaire. En 1965, le cosmonaute Alexeï Leonov est le premier homme à « marcher dans l’espace » ou, en tout cas, à s’y mouvoir avec beaucoup de difficulté. Encombré par sa combinaison, il a le plus grand mal à rentrer dans la capsule après sa sortie extravéhiculaire.

 

La pressurisation et les multiples couches de textiles nécessaires pour que la combinaison résiste aux températures extrêmes et aux micrométéorites, limite la liberté de mouvement du spationaute.

La NASA règle un premier problème en équipant les astronautes du programme Gemini de sous-vêtements climatisés, rappelle Amanda Young, ancienne conservatrice de la collection de combinaisons de l’agence spatiale américaine au Musée américain de l’air et de l’espace et auteure de Spacesuits. Après divers prototypes de combinaisons qui ne verront jamais l’espace, comme l’EX1-A avec ses jointures en forme de donuts donnant une grande liberté de mouvement ou l’AX5 qui ressemblait au bonhomme Michelin, la NASA opte pour des articulations en forme d’accordéon.

 

Ce principe est de nouveau utilisé pour la combinaison gonflable qui forme l’une des trois couches de vêtements de l’A7L, portée par les astronautes du programme Apollo. Pour marcher sur la Lune, ils avaient besoin d’un ensemble suffisamment confortable pour être porté plusieurs heures d’affilée, mobile et fin pour se déplacer et manier les commandes du module d’alunissage, et solide en cas de chute. De nouveaux matériaux sont testés, mais finalement le latex, le mylar, le dacron déjà éprouvés sont retenus. Et c’est l’International Latex Corporation, connue pour la marque de lingerie Playtex, qui a fabriqué la combinaison.

 

À lire aussi dans Books : L’espace, de l’héroïsme à la routine, mars-avril 2018.

LE LIVRE
LE LIVRE

Spacesuits de Amanda Young, Powerhouse Books, 2009

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