Israéliennes au bord de la crise de nerfs

Le culte américain de la réussite et de la mère parfaite bouleverse aussi la donne en Israël. Censées être totalement dévouées à leur progéniture, tout en travaillant et en affichant leur épanouissement, les femmes craquent. Épuisées, culpabilisées, frustrées par le décalage entre le rêve et la réalité.

En arrivant à l’école maternelle essoufflée, juste avant la fermeture, Michal Taitel était convaincue d’être la pire mère au monde. Sa réunion de travail s’était éternisée, les embouteillages avaient été épouvantables et elle s’était imaginé que sa fille pleurait à chaudes larmes. Mais l’enfant bavardait gaiement avec la maîtresse et demanda même à sa mère de venir désormais la chercher à cette heure tardive. Conseillère d’éducation de Givatayim [dans la banlieue de Tel-Aviv], Michal Taitel est mère d’une petite fille de 6 ans et d’un fils d’environ 6 mois. Elle confie que le cumul de son travail rémunéré et de son travail de mère lui en a donné un troisième, qu’elle appelle « conscience ». La mauvaise conscience semble en effet être le lot commun des mères israéliennes. Esther Sivan – avocate, maman de deux fillettes de 4 ans et 1 an, et directrice d’association – témoigne du double message que la société adresse aux mères à travers ce commentaire qu’elle entend souvent, sur le mode : « Vous avez fait quelque chose d’important, mais qui s’est occupé de vos ...
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Mères au bord de la crise de nerfs. La maternité à l’ère de la performance de Israéliennes au bord de la crise de nerfs

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