Jeu d’ombres à Damas
Voici un livre d’un genre mixte, voire inédit : à la fois témoignage, essai et thriller glaçant. Deborah Campbell nous emmène en Syrie, à une époque pas si lointaine, au milieu des années 2000, lorsque le pays a dû accueillir près d’un million de réfugiés irakiens avant de devenir lui-même une terre d’exode ravagée par la guerre. C’est l’histoire d’une rencontre entre deux femmes, l’auteur et Ahlam, fuyant les persécutions suite à l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003. Anglophone et engagée, ayant fait des études supérieures, Ahlam travaille un temps comme traductrice pour les GI avant de devenir la cible des islamistes. La voici à Damas, entourée de réfugiés comme elle, où elle devient rapidement un go between incontournable entre ses compatriotes et les ONG occidentales. Un jour, elle disparaît purement et simplement, probablement happée par les hommes du régime d’Assad. « Elle a pris beaucoup de risques, dont moi », écrit Deborah Campbell qui commence alors une quête éperdue pour essayer de retrouver celle qui était devenue son amie. Elle découvre ainsi les arcanes d’un Etat policier, impitoyable et opaque. « Un récit à la fois haletant et dévastateur », selon The New York Times.
A lire dans Books : Faut-il intervenir en Syrie ?, juin 2013.
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