La machine à jouir de Wilhelm Reich

Les époques libertines favorisent l’innovation technique. Témoin le lit électrifié de Graham en 1781 ou l’invention du vibromasseur dans une Angleterre victorienne plus délurée qu’on l’imagine. Mais, dans le genre, le champion incontesté reste le psychanalyste marxiste Wilhelm Reich.

Wilhelm Reich, le « père de la révolution sexuelle », a d’abord été un élève connu de Sigmund Freud, le père de la psychologie moderne. Il était encore un étudiant lorsqu’il fut admis au sein de la Société psychanalytique de Vienne, en 1920, avec déjà en tête une idée révolutionnaire : et si la sexualité, ce besoin fondamental mais longtemps si honteux de l’homme, était le remède à la plupart de nos maux, pour peu qu’on ne la réprime pas ? En affirmant que le plaisir sexuel est bénéfique, et que plus on a d’orgasmes, mieux on se porte, Reich heurtait de plein fouet l’idée pieuse selon laquelle faire l’amour dans un but non reproductif est un péché. Et ouvrait ainsi avec audace de nouveaux horizons humanistes. Comme l’écrit Christopher Turner dans Adventures in the Orgasmatron, « Reich émettait l’hypothèse excitante d’un lien entre émancipation sexuelle et changement social ». L’épanouissement des sens était en somme le plus court chemin vers la société harmonieuse. George Boyce aurait certainement approuvé. Par les chaudes soirées de printemps, il aimait à é...
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Aventures dans l’orgasmatron de La machine à jouir de Wilhelm Reich, Farrar, Strauss & Giroux

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