La Russie, pays de petits et grands compromis
Publié dans le magazine Books n° 107, mai 2020. Par Amandine Meunier.
Elizaveta Glinka, médecin russe respectée (morte dans un crash d’avion au dessus de la mer Noire en 2016), voulait porter secours aux enfants victimes de la guerre dans l’Est de l’Ukraine, mais a fini par légitimer ce conflit qu’elle abhorrait ; Oleg Zubkov, propriétaire d’un parc animalier en Crimée, était un fervent partisan de l’annexion de cette région par la Russie jusqu’à ce qu’il se rende compte que l’administration russe était aussi désastreuse pour ses affaires que la bureaucratie ukrainienne ; Heda Sarata, militante tchétchène des droits de l’Homme, pour mieux défendre ses compatriotes, s’est rapprochée peu à peu du Kremlin, jusqu’à accepter un poste honorifique au gouvernement et à excuser l’usage de la torture et du meurtre par celui-ci au nom de ces mêmes droits de l’Homme.
Ces Russes qui vivent de compromis
« Le personnage le plus édifiant et important pour comprendre la Russie n’est pas Poutine, mais ceux qui l’ont porté au pouvoir et qui aujourd’hui lui permettent d’y rester ...