La thérapie par l’écriture

Rien de tel qu’écrire sur soi pour se sentir mieux, au moral comme au physique. Rien de tel, même, qu’écrire tout court. La writing therapy prospère sur ce constat.

Graham Greene l’avait déjà dit : « L’écriture est une forme de thérapie (1). » A fortiori l’écriture de soi. Comme l’a prouvé le psychologue texan James Pennebaker (2) en menant à la fin des années 1980 une série d’expériences sur la question. Il avait demandé à deux groupes d’étudiants d’écrire pendant une vingtaine de minutes, trois jours durant, les uns sur une expérience traumatique, les autres sur n’importe quoi. Les jeunes du premier groupe s’étaient rapidement révélés bien mieux lotis que ceux du second, aussi bien psychologiquement que physiquement, avec en particulier une nette amélioration de plusieurs marqueurs chimiques et biologiques (3). Quels pouvaient être les mécanismes à l’œuvre ? D’abord, l’évident bénéfice du « dévoilement » d’un traumatisme enfoui (« disclosure »), c’est-à-dire d’une cura posterior, pour reprendre l’expression d’Hannah Arendt : l’évacuation par le récit d’un souvenir très douloureux (la Shoah, dans le cas d’Hannah Arendt). Mais, outre l’action cathartique du récit, Pennebaker a cru discerner aussi un effet de l’écriture elle-même. Le père de ...

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