L’anti livre de recettes
Publié le 3 juillet 2017. Par Amandine Meunier.
« Un livre de cuisine est une délicatesse composée de gourmandise imaginaire, de voyage virtuel et de conversation conviviale, et seulement secondairement – et encore – un manuel pour préparer des repas », écrit Steven Poole dans The Guardian. Il ne tarit donc pas d’éloges pour le livre de cuisine de Jonathan Meades.
Ce critique gastronomique, écrivain, réalisateur et photographe britannique annonce la couleur dès le titre de l’ouvrage « Le plagiaire dans la cuisine ». Selon lui, l’originalité n’a rien à voir avec la cuisine. Les cuisiniers ne réinventent pas les mets ordinaires, ils livrent simplement ce qu’ils considèrent comme la meilleure manière de les cuisiner. Meades profite de son livre pour dénoncer la rhétorique des «plus-gastronomes-que-moi-tu-meurs ». Le fait maison en prend ainsi pour son grade. « Dans quelle maison ? éructe-t-il. Avez-vous déjà visité ces maisons ? Pourquoi des biscuits faits à la maison seraient meilleurs que ceux fabriqués dans une usine, une usine dont la spécialité est la confection de biscuits ? »
« Il initie une philosophie de la nourriture qui est plus sage et intelligente que tout ce que vous pourrez lire dans ces nouvelles rubriques à la mode consacrées justement “à la philosophie de la nourriture”, écrit Steven Poole. Et les lecteurs français s’en tiendront peut-être à cet aspect de sa prose, car l’ajout de moutarde dans sa préparation du jambon-beurre risque d’en hérisser plus d’un.