Le marketing de l’intime

Nouveau phénomène d’édition, Burn After Writing propose… des pages blanches dans lesquelles raconter son intimité. Idéal pour une génération ultraconnectée !

Alors que les romans de plage s’alignent sur les tables des librairies, c’est un cahier de vacances qui risque bien de rafler la mise cet été. Son titre ? Burn After Writing, littéralement « Brûler après avoir écrit ». Sorti le 4 mars en France, où son premier tirage à plus de 100 000 exemplaires s’est écoulé en moins de trois semaines, ce phénomène venu d’Angleterre invite à la réflexion – ainsi qu’à une certaine perplexité.
Résumons le concept : il s’agit d’une introspection guidée, une sorte de grand questionnaire de Proust étiré sur 160 pages. Ces dernières sont blanches, puisque c’est au lecteur de les noircir en répondant à des questions plus ou moins existentielles, parmi lesquelles « Quel est ton film préféré ? », « Qu’est-ce qui te rend triste ? » ou, plus directe : « Quelle personne as-tu le plus envie de frapper en pleine tête ? » Confronté à ces interrogations, le lecteur pourra cogiter en mâchonnant son crayon à papier, tandis que les éditeurs du monde entier se féliciteront de faire un tel carton avec si peu de phrases imprimées et des coûts de traduction...

ARTICLE ISSU DU N°114

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