Le mythe brésilien de la « démocratie raciale »

« Notre histoire est remplie de silences et d’oublis. » C’est en termes que l’anthropologue Lilia Moritz Schwarcz revient sur la perception biaisée que les Brésiliens ont longtemps eue de leur passé esclavagiste, dans le quotidien Estado de São Paulo. Elle y salue la parution de nouveaux livres sur le sujet. L’abolition de l’esclavage, apparemment sans heurt, en 1888, a en effet nourri l’illusion d’une éternelle harmonie ethnique. La destruction des archives sur la traite, ordonnée par le gouvernement quatre ans plus tard, a fait le reste.

Contrairement à l’Afrique du Sud ou aux États-Unis, où l’apartheid et la ségrégation ont ouvertement perpétué les stigmates de l’esclavage, le Brésil a cultivé dès la fin du XIXe siècle le mythe d’une « démocratie raciale » fondée sur le métissage. Ce thème était constitutif des travaux du sociologue Gilberto Freyre dans les années 1930. Quelques décennies plus tard émergeait la figure romantique du héros noir résistant à l’oppresseur blanc, vision tout aussi trompeuse aux yeux de Lilia Moritz Schwarcz, puisque...

LE LIVRE
LE LIVRE

Esclavagisme à São Paulo et dans l’État du Minas Gerais de Le mythe brésilien de la « démocratie raciale », Editions de l’université de São Paulo (Edusp)

ARTICLE ISSU DU N°12

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