Le retour de la chasse aux sorcières

Le pamphlet de Richard Taruskin a fait couler beaucoup d’encre. Témoin la réaction d’un éditorialiste du Guardian britannique, Martin Kettle. Pour ce dernier, l’article de Richard Taruskin en dit long sur l’atmosphère politique régnant aux États-Unis fin 2001, qui rappelle irrésistiblement le maccarthysme des années 1950.

Talleyrand, le grand diplomate français, était passé orfèvre dans l’art de la survie politique. Au cours d’une carrière embrassant quatre décennies, il servit tant de maîtres, dont Napoléon Bonaparte et Louis-Philippe, qu’il fut maintes fois accusé de traîtrise. Il balaya ces accusations. Considérant que c’était la France, et non lui, qui changeait de principes, il conclut ses Mémoires par cette assertion restée à juste titre célèbre : « La trahison n’est qu’une affaire de date. » Cette remarque cynique doit faire vibrer une corde sensible chez le compositeur John Adams ces jours-ci. Depuis les événements du 11-Septembre, le voilà accusé d’« antiaméricanisme », une estampille qui rappelle désagréablement les pires heures du maccarthysme, dans les années 1950. L’attaque est venue d’un long article du New York Times, parue dans le cahier « Arts et loisirs » du dimanche, les pages critiques les plus prestigieuses et les plus respectées du pays. Le procureur n’était pas un vulgaire journaleux, mais Richard Taruskin, musicologue ré...
LE LIVRE
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La République de Le retour de la chasse aux sorcières, Garnier-Flammarion

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