Femmes ailées, anges et démones, fées et mystiques

Anges et démones, fées et mystiques… Dans toutes les cultures, la mythologie, le folklore, la littérature et la peinture regorgent de figures de femmes qui s’élèvent dans les airs. Que nous disent ces êtres imaginaires des aspirations et des craintes féminines ?


Christine de Saint-Trond est surnommée l’Admirable pour s’être levée de son cercueil et envolée comme un oiseau jusqu’à la voûte de l’église.
De tous les attributs des êtres fantastiques, les ailes sont sans doute les plus répandues. Depuis la statuaire babylonienne et assyrienne, elles sont empruntées à des animaux volants bien réels (insectes, chauves-souris, oiseaux) pour faire s’élever dans les airs une belle brochette de monstres protecteurs et de créatures imaginaires. Les êtres ­célestes sont faits pour s’élever, tandis que les ­démons chutent comme Lucifer ou planent sur le Pandémonium comme Satan dans Le Paradis perdu de Milton. Dans La Divine Comédie, Dante et ­Virgile descendent dans les profondeurs de l’enfer sur le dos de Géryon, un monstre qui a le visage d’un bel homme et une queue de scorpion, et que Gustave Doré ­affuble d’ailes de chauve-souris géantes. Le ­Caravage a emprunté à Orazio Gentileschi les ailes d’aigle dont il dote son Cupidon : elles constituaient visiblement un accessoire très apprécié des ateliers de peintres. Füssli avait étudié les mouches et les papillons pour figurer avec précision les suivantes de la reine des fées Titania dans Le Songe d’une nuit d’été. Et des artistes de ...
LE LIVRE
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Women Who Fly: Goddesses, Witches, Mystics and Other Airborne Females de Serinity Young, Oxford University Press, 2018

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