Les fake news ont envahi le paysage. En quoi est-ce si nouveau ?

L’élection de Donald Trump invite à s’interroger sur une époque où les bobards prennent le pas sur le respect des faits et la recherche de la vérité. Mais, au regard de l’histoire de l’humanité, est-ce vraiment nouveau ?


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Icône de la culture populaire américaine et pionnier du canular sensationnaliste, le producteur de spectacles P. T. Barnum peut être considéré comme l'un des premiers colporteurs de fake news.

Les fake news et la post-vérité relèvent d’un changement climatique, d’une surchauffe de la planète politique. Pour le comprendre, il faut aller au-delà de la vérification des faits et de la dénonciation des foutaises. Réduire l’analyse à l’élection de Donald Trump serait sous-estimer l’ampleur du changement. Le président américain incarne des tendances qui remontent loin dans le passé et se sont infiltrées dans la politique à partir de la culture populaire américaine. Il suffit de songer à P. T. Barnum (1). Plusieurs auteurs se sont efforcés de ­replacer les fake news et la présidence Trump dans une perspective historique. Les ouvrages les plus ambitieux sont Fantasyland, de Kurt Andersen, et « Foutaises », de Kevin Young (2). À les lire ensemble, on voit comment deux intellectuels de talent, couvrant le même sujet et faisant appel aux mêmes sources, peuvent arriver à des interprétations étonnamment différentes. Ancien rédacteur en chef des journaux satiriques Harvard Lampoon et Spy, et chroniqueur au New Yorker, Andersen ­assure dans le sous-titre de son livre traiter de « cinq cents ans d’...
LE LIVRE
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Fantasyland. How America Went Haywire: A 500-Year History de Kurt Andersen, Random House, 2017

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