Les Lembas – les Juifs noirs d’Afrique du Sud

Les Lembas sont entre 50 et 70 000, et ils vivent au nord de Johannesburg ainsi qu'au  Zimbabwe.  Rien ne les distingue des multiples tribus des parages, sauf ceci : ils seraient juifs, ou du moins se revendiquent comme tels, quantité de mythes, et de rites, à l'appui.

À vrai dire, cette revendication n'est pas évidente. Les Lembas sont noirs comme le jais, ils parlent un dialecte bantou, et la plupart d'entre eux sont chrétiens. Mais, dans leur mythologie, ils descendent d'une tribu juive réfugiée au Yémen vers 2500 avant J.-C., dans la ville de Sena, puis chassée vers l'Afrique il y a un millier d'années, qui a par la suite lentement dérivé vers le sud du continent.

Et de fait, si l'on y regarde de plus près, on découvre dans les coutumes et croyances lembas certains parallèles saisissants avec le judaïsme. À commencer par le monothéisme (leur Tout-Puissant s'appelle N'Wali). Mais aussi la circoncision masculine, le rite fondamental des Lembas, et qu'ils auraient eux-mêmes diffusée dans tout le sud de l'Afrique au cours de leur long périple. Les gens de ce peuple prêtent également une grande attention aux interdits alimentaires, et pratiquent une forme très exigeante de Kasherout, mais adaptée aux circonstances locales : rhinocéros oui, hippopotame non, crocodile en débat (des écailles, certes, mais est-ce vraiment un poisson ?).


Ils prohibent aussi formellement le porc (et les phacochères), ne mélangent pas le lait et la viande, vénèrent un livre sacré (qui a disparu au cours de leurs pérégrinations), et leurs rituels accordent une place prédominante à un tambour sacré, considéré par les spécialistes comme un substitut à l'Arche d'Alliance. Les Lembas se considèrent enfin comme les Elus, tandis qu'à leurs yeux tous les autres peuples ne sont que des « vhazendzhi », en quelque sorte des Gentils.

Jusqu'à peu, personne n'avait jamais vraiment pris ces allégations au sérieux, notamment en Israël. Mais un anthropologue anglais, le professeur Parfitt, a poussé l'enquête, et fait une découverte intéressante : il existe bien au Yémen une ville qui s'appelle Sena, et beaucoup de familles y portent des noms identiques à ceux des clans lembas. Mieux encore : un expert oxfordien de la génétique des populations, le docteur Goldstein, a pu établir qu'une forte proportion de Lembas portaient en eux la « signature génétique Cohen », un marqueur très présent dans la caste des prêtres descendants d'Aaron.


Donc, non seulement les Lembas sont bel et bien juifs, mais ils affichent en plus un pedigree particulièrement impressionnant. Depuis cette découverte, des subventions ont été envoyées d'Israël pour construire des synagogues.

SUR LE MÊME THÈME

Blog « Notre Antigone n'a pas pu sortir »
Blog Le bel avenir de la presse papier
Blog Entre les murs

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire