Les métamorphoses du pénis

Le membre masculin a connu bien des avanies au fil de l’histoire. Symbole de l’intelligence dans l’antique Sumer, il fut vilipendé au Moyen Âge, psychanalysé par Freud, vomi par les féministes. Aujourd’hui, il n’est plus guère qu’un objet de plaisir et une cible pour Big Pharma.

« Le rapport de l’homme à son organe essentiel, explique David Friedman, possède tous les éléments d’un film d’aventure hollywoodien. » Et il y a assurément de grands moments au début de son histoire : le pénis triomphant de la mort dans les descriptions égyptiennes de l’au-delà ; le pénis symbole de l’intelligence divine dans l’antique Sumer ; le pénis circoncis, emblème, chez les prêtres de Pharaon et les garçons israélites de plus de huit jours, de leur lien avec Dieu. Mais, pour l’essentiel, le pénis s’est plutôt révélé un héros des plus ternes, à la vie tragiquement éphémère, harcelé, insulté, dénigré, méprisé. Dès la page 25 du livre, avec l’avènement du « pénis chrétien », ses jours heureux étaient comptés ; et, dès la page 30, ils étaient bel et bien révolus, avec l’apparition de saint Augustin, l’homme qui « plus que tout autre a transformé le pénis ». Dans les premiers siècles de la chrétienté, en effet, « le sceptre sacré devient le bâton du diable ». Les pénitentiels du Moyen Â...
LE LIVRE
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A Mind of Its Own de David M. Friedman, Free Press, 2001

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