Les rêves sulfureux de Nabokov
En 1964, pendant 80 jours, Nabokov a pris soin de noter chaque détail de ses songes. Dans Insomniac Dreams, Gennady Barabtarlo compile les récits qu’il faisait de ses rêves, les commente et les analyse, en les replaçant dans le contexte de la vie de l’écrivain. Celui-ci « commença son journal des rêves après avoir lu An Experiment With Time du philosophe britannique John Dunne, où il avance une théorie selon laquelle les rêves peuvent parfois être inspirés par des événements futurs », rapporte Alison Flood dans The Guardian.
Que les rêves nous offrent une pré-connaissance de ce que l’avenir nous réserve, c’est l’hypothèse surprenante testée par Nabokov. Grâce à son journal, il voulait « prouver que dans le pays des rêves, cette zone crépusculaire entre les domaines matériel et spirituel, le temps s’écoule à l’envers, des effets vers la cause », explique Gennady Barabtarlo, spécialiste de l’œuvre de Nabokov.
S’il est difficile d’affirmer que les rêves de Nabokov lui étaient effectivement inspirés par le futur, en revanche, des similitudes entre le contenu de ses songes et les intrigues de ses livres apparaissent clairement. A l’image, par exemple, de son obsession pour l’érotisme vénéneux des jeunes filles, qui parsème ses romans comme ses rêves.
A lire dans Books : Véra, le petit chat de Nabokov, mai 2016.
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