L’hyperactivité de Big pharma

En achetant les services de chercheurs et de médecins, en imaginant des campagnes de publicité agressives, en finançant les associations de parents et en s’infiltrant jusque dans les écoles, l’industrie pharmaceutique est parvenue à faire des troubles comportementaux de l’enfant un marché de premier ordre. Impossible de comprendre le succès de la Ritaline et autres stimulants sans connaître les arcanes de ce système d’intoxication.

Après avoir combattu pendant plus de cinquante ans pour légitimer le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), Keith Conners pourrait pavoiser. On reconnaît désormais que les enfants gravement hyperactifs et impulsifs, hier brocardés comme de la mauvaise graine, souffrent d’un véritable trouble neurologique (1). La plupart des médecins et des parents acceptent l’usage de médicaments comme l’Adderall et le Concerta pour atténuer les manifestations du TDAH classique et aider les jeunes à réussir à l’école et au-delà (2). Mais Keith Conners était loin de triompher, à l’automne 2013, lorsqu’il prit la parole devant d’autres spécialistes de cette pathologie à Washington. Il cita les dernières données du Centre américain de contrôle des maladies (CDC) : 15 % des élèves du secondaire ont reçu au moins une fois un diagnostic de TDAH et le nombre d’enfants suivant un traitement médicamenteux est passé de 600 000 en 1990 à 3,5 millions en 2013. Selon lui, il s’agit d’un « désastre national d’une envergure inquiétante ». Conners est professeur émérite de psychologie à l’université Duke. Interrogé après le colloque, il déclara : « Les chiffres rappellent ...
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Où en est-on avec Astra ? de L’hyperactivité de Big pharma, Medikidz

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