Le libre arbitre existe-t-il ?
Les êtres humains sont capables de se montrer violents comme empathiques, agressifs come altruistes. Dans Behave, le neurobiologiste Robert Sapolsky analyse les causes de ces différents comportements, en s’appuyant sur des études issues d’un large éventail de disciplines scientifiques : endocrinologie, neurologie, biologie, primatologie, psychologie… Selon ce chercheur de l’université de Stanford, en raison de la multitude de facteurs qui influencent nos réactions, l’idée de libre arbitre est une illusion.
L’ouvrage examine d’abord le rôle des différentes parties du cerveau dans nos prises de décisions. L’amygdale est responsable de nos réponses agressives et le cortex préfrontal module nos émotions et nous pousse à adopter des comportements appropriés bien que plus coûteux. « Les neurosciences nous apprennent que la raison et l’émotion ne sont pas des processus séparés dans le cerveau, mais sont profondément entremêlés », commente Henry Marsh dans New Statesman.
L’auteur analyse également l’influence de nos hormones, comme la testostérone, dont le taux amplifie plus ou moins notre tendance préexistante à la violence. Enfin, il montre que notre environnement interagit avec notre patrimoine génétique pour façonner nos comportements. Sapolsky se garde ainsi de tout déterminisme : « nous n’avons pas évolué pour être ‘égoïste’, ‘altruiste’ ou quoi que ce soit d’autre », écrit-il.
A lire aussi dans Books : L’altruisme est-il dans nos gènes ?, octobre 2011.