La « guerre contre le terrorisme » décrétée au lendemain du 11 Septembre a eu un effet inattendu sur l’économie mondiale : l’islamophobie ambiante et les mesures de surveillance visant les musulmans titulaires de comptes aux États-Unis et en Europe ont abouti à « un vaste transfert de richesses de l’Occident vers les pays du Golfe », peut-on lire dans la
Literary Review à l’occasion de la sortie des « Banquiers du ciel ». Ce transfert provoqua à son tour une expansion de la finance islamique, qui pèse aujourd’hui près de 2 000 milliards de dollars.
On ne pouvait rêver meilleur guide que Harris Irfan pour naviguer dans les arcanes de ce monde complexe : diplômé d’Oxford, ce musulman pratiquant a dirigé les opérations de banque islamique à la Deutsche Bank et chez Barclays, avant d’intégrer un établissement spécialisé à Londres. Il en est persuadé : les grands principes de la finance islamique (l’interdiction de l’intérêt, celle de la spéculation et de l’incertitude, l’adossement à des actifs tangibles) sont autant de réponses éthiques et économiquement viables aux dérives du capitalisme financier.
L’auteur n’en porte pas moins un regard ...