Le Kremlin en sucre est un livre aussi convaincant que
Journée d’un opritchnik mais encore plus pessimiste quant au sort de cette « nouvelle opritchnina ». L’action se déroule dix ou quinze ans après le premier livre, dans le deuxième quart du présent siècle. C’est un recueil de courtes nouvelles unies par le sujet. Le lecteur est plongé dans un fantastique nouveau Moyen Âge, surtout à Moscou, mais aussi dans un village de la Russie profonde et dans un camp de prisonniers à la frontière chinoise. Comme dans
Journée d’un opritchnik, lorsque les personnages touchent à des sujets patriotiques et aux affaires d’État, ils ont recours à une « novlangue », un pseudo-vieux slave assez pesant. Lequel se transforme imperceptiblement en une langue plus normale dès que l’on parle d’affaires courantes.
Le malheur est attendu, mais arrive par surprise. Le gaz est subitement épuisé, et le pétrole en voie de l’être. À Moscou et partout ailleurs, on arrête les ascenseurs le week-end pour économiser l’électricité. Et l’on chauffe les immeubles au bois, les précieux hydrocarbures étant réservés à l’...