Mourir de manger
Publié dans le magazine Books n° 47, octobre 2013.
« Traditionnellement, chez Lionel Shriver, l’effondrement moral des personnages est représenté par leur manque de discipline corporelle », relève Christine Smallwood dans le New Yorker. Dans le cas d’Edison, le héros pathétique de son dernier roman, le relâchement est tel qu’il en paraît presque grotesque. Edison a pris du poids… énormément de poids. À sa descente de l’avion, après plusieurs années de séparation, sa propre sœur (Pandora) peine à le reconnaître. Pianiste de jazz naguère mince et séduisant, l’homme pèse à présent 175 kilos. Il n’a plus aucune activité, ni professionnelle, ni sociale, ni sexuelle. Christine Smallwood voit en lui le double à peine déguisé du frère de la romancière, décédé des conséquences de son obésité. « Big Brother explore la possibilité que ce frère ait pu ê...