Noël : l’épineuse question du cadeau
Le moment de regretter que Noël soit devenue une fête trop commerciale approche à grands pas. Et c’est comme ça depuis des siècles, assure l’historienne Judith Flanders dans Christmas : A Biography. La première trace d’une célébration de la nativité date du début du IVe siècle. Et dès 389, l’archevêque de Constantinople met en garde ses ouailles contre l’excès de danses et de banquets. C’est une erreur récurrente de penser que Noël a été dévoyé récemment de sa signification religieuse.
« Le portrait que dresse Flanders est celui d’un Noël qui a assimilé les traditions d’une demi-douzaine de cultures et de pays, tout en gardant presque toujours une attention particulière à la famille », écrit Helen Davies dans le Sunday Times. Les cadeaux ont ainsi d’abord circulé du bas de l’échelle hiérarchique vers le sommet. Un seigneur médiéval s’attendait à ce que ses fermiers lui fassent don d’une volaille ou d’un produit tiré de ses terres. Au XVIIe, le processus est totalement renversé et un Samuel Pepys, membre du Parlement et diariste de renom, note avec exaspération le nombre de livreurs et serviteurs qui attendent de lui un présent pour Noël.