« On ira toujours au cinéma comme on ira toujours au restaurant »

Pour l’économiste Olivier Bomsel, l’essor du numérique et des plateformes de streaming n’aura pas raison du cinéma. Pas plus que le septième art n’a eu raison des six précédents.


La série de Canal+ Le Bureau des légendes, créée par Éric Rochant en 2015, a fait sensation aux États-Unis, en Corée et en Angleterre, où elle fera probablement l’objet de remakes.

L’entrée dans l’ère numérique à partir des années 2000 a marqué une étape décisive pour le cinéma. A-t-elle, à terme, signé son arrêt de mort ?

Permettez-moi de replacer cette révolution numérique dans le temps long. Contrairement à ce que vous semblez suggérer, et à l’instar de ce qui s’est produit dans toutes les autres industries, le numérique ne s’est pas imposé du jour au lendemain dans chacune des étapes de la fabrication des films. La numérisation remonte, en fait, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et elle est loin d’être terminée. Elle s’est introduite dans le cinéma via la télévision, dont le balayage des images par l’écran cathodique supposait un encodage électronique à l’aide d’une machine appelée « télécinéma ». Le son a suivi : il a été enregistré en Dolby Stereo avec des effets spéciaux, le tout étant bricolé avec l’image argentique. Après quoi il y a eu le montage&...

LE LIVRE
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Dernier Tango argentique de Olivier Bomsel et Gilles Le Blanc, Presses des Mines, 2002

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