Plutôt mort de rire que rouge

Une vieille paysanne, dans les années 1920, visite le zoo de Moscou. Elle voit, pour la première fois, un chameau et s’exclame « Regardez-ce que les Bolcheviks ont fait à ce cheval ! ».

Une vieille paysanne, dans les années 1920, visite le zoo de Moscou. Elle voit, pour la première fois, un chameau et s’exclame « Regardez-ce que les Bolcheviks ont fait à ce cheval ! ». Ce bon mot, parmi d’autres, est cité par Ben Lewis auteur d’une très sérieuse histoire du communisme au prisme de l’humour. « Une étude très fouillée » selon Martin Rowson qui en rend compte dans The New Statesman, entreprise pour vérifier « si l’assertion capitaliste selon laquelle le régime aurait été la risée d’un peuple intimidé est fondée ».
Lewis montre que la plupart des plaisanteries qui aidaient à supporter le quotidien, sont antérieures à l’ère soviétique. Les raconter dans leur nouvelle version pouvait cependant coûter cher. Sous Staline, quinze ans. « Après Staline, les choses s’améliorent un peu, raconte Rowson. Les apparatchiks réalisent que la meilleure réponse aux histoires drôles est d’autres histoires drôles. Certaines sont d’ailleurs vraiment excellentes. Mais aucune n’a jamais été assez bonne pour sauver un système politique qui a confirmé, de manière fatale, son absurdité congénitale… Précisément en refusant de reconnaître à quel point il était absurde. »

LE LIVRE
LE LIVRE

Marteau et chatouilles : une histoire du communisme à travers les histoires drôles communistes de Plutôt mort de rire que rouge, Weindenfeld & Nicolson

SUR LE MÊME THÈME

Brèves CONTES YOUGOSLAVES
Brèves La mort en face
Brèves La tentation digitale

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire