Plutôt mort de rire que rouge
Publié en décembre 2008.
Une vieille paysanne, dans les années 1920, visite le zoo de Moscou. Elle voit, pour la première fois, un chameau et s’exclame « Regardez-ce que les Bolcheviks ont fait à ce cheval ! ».
Une vieille paysanne, dans les années 1920, visite le zoo de Moscou. Elle voit, pour la première fois, un chameau et s’exclame « Regardez-ce que les Bolcheviks ont fait à ce cheval ! ». Ce bon mot, parmi d’autres, est cité par Ben Lewis auteur d’une très sérieuse histoire du communisme au prisme de l’humour. « Une étude très fouillée » selon Martin Rowson qui en rend compte dans The New Statesman, entreprise pour vérifier « si l’assertion capitaliste selon laquelle le régime aurait été la risée d’un peuple intimidé est fondée ».
Lewis montre que la plupart des plaisanteries qui aidaient à supporter le quotidien, sont antérieures à l’ère soviétique. Les raconter dans leur nouvelle version pouvait cependant coûter cher. Sous Staline, quinze ans. « Après Staline, les choses s’améliorent un peu, raconte Rowson. Les apparatchiks réalisent que la meilleure réponse aux histoires drôles est d’autres histoires drôles. Certaines sont d’ailleurs vraiment excellentes. Mais aucune n’a jamais été assez bonne pour sauver un système politique qui a confirmé, de manière fatale, son absurdité congénitale… Précisément en refusant de reconnaître à quel point il était absurde. »
Lewis montre que la plupart des plaisanteries qui aidaient à supporter le quotidien, sont antérieures à l’ère soviétique. Les raconter dans leur nouvelle version pouvait cependant coûter cher. Sous Staline, quinze ans. « Après Staline, les choses s’améliorent un peu, raconte Rowson. Les apparatchiks réalisent que la meilleure réponse aux histoires drôles est d’autres histoires drôles. Certaines sont d’ailleurs vraiment excellentes. Mais aucune n’a jamais été assez bonne pour sauver un système politique qui a confirmé, de manière fatale, son absurdité congénitale… Précisément en refusant de reconnaître à quel point il était absurde. »