Pourquoi la mer perd ses poissons

Il fut un temps où l’on pouvait prendre certains poissons à la fourche… Surpêche et changement climatique se conjuguent pour aggraver les dégâts infligés par l’homme au milieu marin. Mais attention à ne pas simplifier.


© Pierre Gleizes / Réa

Tri des captures sur un chalutier chinois pêchant au large de la Guinée. Image tirée de Filets obscurs (2017), une série de Pierre Gleizes réalisée lors d’une campagne de Greenpeace sur la surpêche en Afrique.

 Y a-t-il encore beaucoup de poissons dans la mer ? Pour chaque heure passée à pêcher aujourd’hui dans des bateaux équipés des derniers dispositifs électroniques, les ­pêcheurs ne débarquent que 6 % de ce qu’ils ramenaient il y a cent vingt ans. Pour une même capacité de pêche, les captures sont 16 fois moins élevées pour la plie, plus de 100 fois pour l’églefin (haddock) et 500 fois pour le flétan, explique le biologiste marin Callum Roberts, aussi prodigue en exemples qu’expert dans son domaine.

En 1870, un journal du Massachusetts relatait que le ­menhaden de l’Atlantique était poussé par ses prédateurs vers les estuaires et les rivières en bancs si denses « qu’on pouvait le capturer à la fourche ». En 1785, un pêcheur du Loch Fyne, en Écosse, expliquait à un député en visite qu’il n’était pas rare de pêcher 350 turbots, soles et « grosses et belles limandes » sur une seule longue ligne dotée de 400 hameçons.

La catastrophe de la surpêche est ...

LE LIVRE
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The Ocean of Life: The Fate of Man and the Sea (« L’océan de la vie. Le destin de l’homme et de la mer ») de Callum Roberts, Penguin, 2013

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