Quand Berlin finançait les fatwas

Le massacre des Arméniens fut-il un dommage collatéral de la politique allemande ? C’est ce qu’écrit l’essayiste britannique Christopher Hitchens (The Atlantic) après avoir lu le livre de Sean McMeekin.

Le massacre des Arméniens fut-il un dommage collatéral de la politique allemande ? C’est ce qu’écrit l’essayiste britannique Christopher Hitchens (The Atlantic) après avoir lu le livre de Sean McMeekin. En 1898, le jeune Guillaume II se rend pour la deuxième fois dans l’Empire ottoman, à l’invitation du sultan. Il lui offre des armes dernier cri, parade dans Jérusalem et Damas, et visite la tombe de Saladin, dont il promet la rénovation. Il écrit au tsar Nicolas II : « Si je n’avais pas de religion je serais devenu mahométan. » « Ainsi naquit Hajji Wilhelm, le mythique empereur musulman d’Allemagne, écrit McMeekin. Après la visite à Damas, la rumeur de la conversion du Kaiser à l’islam se répandit dans les bazars du Moyen-Orient, aidée par la découverte de passages du Coran qui montraient que le Kaiser avait été missionné par Dieu pour libérer les musulmans du joug infidèle. » Quand la guerre de 1914 éclata, l’Allemagne finança la rédaction et la diffusion de fatwas, et bientôt le sultan entra en guerre, enjoignant aux musulmans de tuer tous les infidèles « à l’exception des Allemands, des Austro-Hongrois et des Américains ».
LE LIVRE
LE LIVRE

L’express Berlin-Bagdad. L’Empire ottoman et la tentative allemande de dominer le monde de Quand Berlin finançait les fatwas, Harvard University Press

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