Livre oublié – Un Montesquieu au petit pied

À la veille de la Révolution française, un Allemand fait voyager un Français pour analyser les vertus et les faiblesses de son propre pays.

L’Allemagne aussi a suscité des « Lettres persanes », sous la plume d’un certain Johann Caspar Riesbeck, qui, soixante ans après Montesquieu, a repris le procédé consistant à promener le regard faussement naïf d’un correspondant exotique sur les présumées merveilles du pays. À vrai dire, Riesbeck, le rédacteur d’une revue zurichoise, n’a pas de prétentions philosophiques : son visiteur, appelé Ries Beck (ha ha !), est une sorte d’écrivain-voyageur solitaire, pas un couple de penseurs comme Usbek et son compère Rica. Il parcourt l’Allemagne à pied dans les années 1780, du nord au sud, poussant jusqu’au Danemark, et de l’ouest à l’est, jusqu’à Vienne et même Prague. Il note les détails pratiques et partage avec son lecteur les bons tuyaux : les auberges confortables et les tables bien fournies, peu coûteuses, où les convives sont agréables. Il procède davantage en sociologue qu’en politologue, et s’intéresse à toutes les classes de la société, y compris les plus basses. Il séjourne aussi chez les grands, mais dans de chiches petites cours provinciales plutôt qu’à Versailles. Quant au style de ses lettres, c’est ...
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Voyage en Allemagne, dans une suite de lettres de Livre oublié – Un Montesquieu au petit pied, Nabu Press

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