Quand la science fait son cinéma
Publié dans le magazine Books n° 27, novembre 2011.
Il n’y a pas d’algues dans le film d’animation Le Monde de Némo (2003). Du moins pas de celles qu’on trouve échouées sur nos côtes… Cela n’a pas échappé à David Kirby. Cet universitaire s’est intéressé au rôle des conseillers scientifiques sur les plateaux de tournage. « En cours de réalisation, l’équipe du Monde de Némo a demandé à un biologiste quelle inexactitude lui poserait un vrai problème, raconte le Times Higher Education. Réponse : voir du varech (qui se développe en eaux froides) au milieu des coraux. »
Il n’y a pas d’algues dans le film d’animation Le Monde de Némo (2003). Du moins pas de celles qu’on trouve échouées sur nos côtes… Cela n’a pas échappé à David Kirby. Cet universitaire s’est intéressé au rôle des conseillers scientifiques sur les plateaux de tournage. « En cours de réalisation, l’équipe du Monde de Némo a demandé à un biologiste quelle inexactitude lui poserait un vrai problème, raconte le Times Higher Education. Réponse : voir du varech (qui se développe en eaux froides) au milieu des coraux. » De longues algues brunes figuraient déjà sur les images ; le réalisateur les fit effacer une à une. « Il avait compris qu’une représentation juste sur le plan scientifique l’aiderait à vendre son film. » Difficile de faire mieux sur ce plan que 2001, l’Odyssée de l’espace (1968). Son souci de vraisemblance était tel que certains en restent persuadés : Kubrick aurait mis en scène les premiers pas de l’homme sur la Lune ! Le livre de Kirby montre aussi comment le cinéma a pu aider la science, en vulgarisant ses découvertes, ou en encourageant ses avancées. Par exemple, note la revue Nature, « les prototypes de fusées et d’engins lunaires chez Fritz Lang ont contribué à convaincre l’opinion du bien-fondé de la conquête spatiale ».