Roger Peyrefitte et ses Juifs

On connaissait l’écrivain Roger Peyrefitte pour ses apologies de la pédérastie. Un historien de Columbia, Samuel Moyn, propose, dans la livraison de mai de la revue Patterns of Prejudice, une relecture d’un autre de ses livres scandaleux : Les Juifs (Flammarion, 1965). Cet épais roman s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires et a été traduit en anglais, d’abord avec le sous-titre Un voyage imaginaire dans les folies de l’antisémitisme, puis avec cet autre sous-titre : Le roman qui a indigné la France. Une riche héritière doit convaincre son antisémite de père, qui lui interdit d’épouser un Rothschild, de l’inanité de ses préjugés. Non, les Juifs ne tiennent pas la banque et les médias ; non, ils n’ont pas fomenté de complot mondial ; non, ils ne boivent pas le sang des bébés chrétiens. De fumeuses considérations onomastiques prouvant que Kennedy, de Gaulle et même Hitler étaient juifs viennent couronner la démonstration d’un syllogisme inédit : puisque tout le monde est juif, l’antisé...

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