« Les espions Romains ? Des amateurs à côté d’Hannibal »

Les Romains firent souvent preuve d’une étonnante naïveté en matière de collecte de l’information. Ils le payèrent au prix fort. Entretien avec l’historienne de l’Antiquité Rose Mary Sheldon.


© Bridgeman

La prise de Telesia par Hannibal et son armée, de Bénédict Masson (1860). Le général carthaginois en savait toujours plus sur les Romains que les Romains n’en savaient sur lui.

  Le colonel Rose Mary Sheldon est la grande spécialiste mondiale de l’espionnage et des activités de renseignement dans l’Antiquité. Elle enseigne à l’Institut militaire de Virginie, aux États-Unis.   Peut-on appliquer le concept ­moderne d’espionnage à la ­réalité de la Rome antique ? Oui, je pense. Les espions ont toujours existé, ils sont aussi vieux que l’humanité : nous sommes curieux par nature, nous voulons savoir ce que fait le voisin. Ce comportement éminemment humain a été transposé à l’échelle des États dès que des États se sont formés. Les peuples antiques n’employaient pas exactement le terme d’« espionnage » et ne disposaient évidemment pas des technologies modernes. Ils avaient néanmoins besoin de savoir ce que l’ennemi pensait et préparait. Leur survie en ­dépendait.   Mais, parmi les peuples antiques, les ­Romains n’étaient-ils pas une exception ? N’avaient-ils pas la réputation de ­dédaigner la ruse, les stratagèmes et donc ­l’espionnage ? C’est l’image qu’ils ont voulu donner d’eux-mêmes. L’historien Tite-Live, notre principale source pour une grande partie de l’...
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Renseignement et espionnage dans la Rome antique de Rose Mary Sheldon, Les Belles Lettres, 2009

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