Sexe au pays des Soviets

«  C’est un malade, songea-t-elle alors qu’il lui faisait l’amour à nouveau. Oh, mon Dieu, après vingt ans à me comporter comme la bolchévique la plus rationnelle de Moscou, ce lutin me rend folle », fait dire à Sashenka le journaliste et historien britannique Simon Montefiore.

«  C’est un malade, songea-t-elle alors qu’il lui faisait l’amour à nouveau. Oh, mon Dieu, après vingt ans à me comporter comme la bolchévique la plus rationnelle de Moscou, ce lutin me rend folle », fait dire à Sashenka le journaliste et historien britannique Simon Montefiore. La suite de cette fresque romancée sur fond de révolution russe a été nominée pour le prix de la plus mauvaise scène de sexe décernée chaque année par The Guardian. Malgré cette distinction et des dialogues de série B, le roman a quelques mérites, selon la romancière Dinitia Smith dans le New York Times. L’histoire débute en 1916. Fille d’un prince juif et d’une opiomane nymphomane amie de Raspoutine, Sashenka, 16 ans, mène une double vie entre ses cours dans un institut privé pour jeunes nobles et son engagement pour la cause bolchévique sous le nom de code de « Renard des neiges ».
Sa famille perd sa fortune durant les soulèvements révolutionnaires. Sashenka devient une parfaite ménagère communiste dévouée à la cause des femmes et à celle de son mari, un officiel du Parti. Sa vie dérape avec la révélation de son aventure extraconjugale avec un écrivain juif, le « malade » évoqué plus haut. Le livre plonge le lecteur dans la vie de la bonne société soviétique jusqu’à la deuxième Guerre mondiale et se prolonge jusqu’à l’ère postsoviétique, dans le monde des oligarques. L’intérêt vient en grande partie du travail de recherche mené par l’auteur pour ses livres précédents sur l’histoire de la Russie et de l’URSS. Staline, qui fait une entrée dans le roman, est présenté comme un personnage complexe, à la voix douce, aimant la musique. Mais ce premier roman de Montefiore révèle aussi un vrai talent. Ed Wright, du Sydney Morning Herald, dit ne pas avoir lu un texte aussi émouvant depuis longtemps. Quant à Vanora Bennett, du Times, de Londres, elle a refermé le livre en larmes.
LE LIVRE
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Sashenka de Sexe au pays des Soviets, Simon & Schuster

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