Sofiane Hadjadj : « En Algérie, la fiction permet de braver les interdits »

En théorie, on peut publier ce que l’on veut en Algérie. Mais sexe, religion et armée restent des tabous et l’histoire récente du pays, un terrain miné. Cela n’a pas empêché l’avènement d’une nouvelle génération d’écrivains, géniaux et subversifs.


© Capture d’écran Istituto Svizzero di Roma

Sofiane Hadjaj : « L’Algérie a besoin de temps pour faire son travail de mémoire. En France, il a fallu plusieurs décennies pour commencer à écrire lucidement sur la collaboration et la Shoah. »

  Sofiane Hadjadj est un écrivain et éditeur algérien né en 1970. Avec sa compagne, Selma Hellal, il dirige depuis 2000 les éditions Barzakh. Réputés pour leur exigence intellectuelle, ils comptent parmi leurs auteurs Kamel Daoud, qui a reçu en France le Goncourt du premier roman pour Meursault, contre-enquête.   Votre auteur vedette, Kamel Daoud, a publié récemment son deuxième roman, Zabor ou les Psaumes. Cet écrivain franco-phone publie simultanément en France chez Actes Sud et en Algérie aux éditions Barzakh. Comment l’avez-vous découvert et accompagné ? Lors de notre rencontre, en 2007, ­Kamel Daoud était déjà connu en Algé­rie comme un chroniqueur passionné. Il écrivait dans Le Quotidien d’Oran, entre autres. Il avait besoin d’argent et la presse l’absorbait presque complètement, lui laissant peu de temps pour se consacrer à un ouvrage de longue ­haleine. Il vivait sous tension – c’est d’ailleurs sa façon d’être ! Ce qui explique qu’il ait d’abord écrit des nouvelles : la forme brève correspondait parfaitement aux contraintes qui étaient les siennes. Nous avons commencé par ...
LE LIVRE
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Un si parfait jardin de Sofiane Hadjadj, Le Bec en l’air, 2007

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