Aux temps du corona

Les Britanniques ont un mot merveilleux : rustication, «fait d'être envoyé de force à la campagne» (en général après avoir été exclu de son école). Pour tous ceux auxquels la virus procure la chance de pouvoir dire, en latin cette fois, « eo rus », « je vais aux champs », c’est l’occasion de se rapprocher, comme on dit, de la nature. Qui le mérite d’autant plus – malgré le très mauvais tour qu’elle est en train de nous jouer – que c’est la saison magique du printemps. On peut l’examiner à loisir et de tout près, à ras du sol, avec des applications qui permettent d’identifier chaque plante. La botanique numérique suscite quelques réévaluations (non, l’asphodèle fistuleux ou la crassule de Helms ne sont pas des maladies incurables ou honteuses) et aussi des monceaux de découvertes comme celle du lamier, de la molène ou de l’himantoglosse à odeur de bouc (là, on fait d’une pierre deux coups en faisant connaissance à la fois de cette jolie plante violette et de la puanteur de l’animal en question). ...

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