Traduction manquante – La poésie du caractère chinois
Publié dans le magazine Books n° 51, février 2014.
L’insondable mystère de la poésie a été percé à jour depuis belle lurette, mais seuls les lecteurs anglo-saxons en ont été prévenus. Deux Américains, le sinologue Ernest Fenollosa et le poète Ezra Pound ont conjointement démontré, à partir de poèmes chinois anciens, comment l’idéogramme, réunion de plusieurs symboles et d’un son, produit un « effet d’image ». Qui serait au fondement de l’émotion poétique – voire « de toutes les esthétiques » s’enthousiasme Pound.
À vrai dire, la théorie philologique derrière cette théorie poétique est tout à fait bancale. Selon Fenollosa, le caractère chinois décrit l’essence d’une chose en réunissant les symboles qui la constituent. Ainsi le caractère pour « rouge » se compose des symboles visuels de : la rose, la cerise, la rouille et le flamant rose. La lecture de ce caractère déclencherait instantanément une explosion d’images concrètes, identiques à travers les siècles. Et comme le caractère véhicule aussi l’« idée verbale d’une action », il est investi en sus d’une énergie propre, d’une « vibration ». Accessoirement, le caractère produit aussi, en harmonie...
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