Vous avez dit « Cathares » ?…
Publié en février 2009.
Nul ne l’ignore, les Cathares étaient des hérétiques, principalement installés entre la Garonne et le Rhône. Appelés aussi Albigeois, ils adhéraient à un dualisme manichéen plus ou moins radical, soutenu par une hiérarchie ecclésiastique et des rituels bien à eux.
Nul ne l’ignore, les Cathares étaient des hérétiques, principalement
installés entre la Garonne et le Rhône. Appelés aussi Albigeois, ils
adhéraient à un dualisme manichéen plus ou moins radical, soutenu par
une hiérarchie ecclésiastique et des rituels bien à eux. Ils furent
réprimés au cours de la longue croisade contre les Albigeois, qui
commença voici exactement huit cents ans, en 1209. Voilà un beau
fantasme historique, soutient Mark Gregory Pegg, médiéviste australien
enseignant à l’université Washington, dans le Missouri. Les Cathares
n’ont simplement pas existé. Il l’avait déjà soutenu dans un premier
livre consacré à l’Inquisition en 1245-1246. Il récidive dans un
ouvrage consacré à la croisade contre les Albigeois. « Tout, à propos
des Cathares, est pure fantaisie », écrit-il. Le mot « cathare »
n’était pas utilisé à l’époque. Il n’y a pas de trace de croyance
dualiste avant 1209. Il n’y avait pas de clergé ni de rituels
hérétiques. En réalité, les Cathares sont une invention de la papauté
et de ses alliés, qui y ont vu un moyen de s’assurer la maîtrise du
Languedoc. D’après le médiéviste C.J. Tyerman, qui rend compte de ce
livre dans le Times Literary Supplement, l’auteur en fait un peu trop.
Mais ses arguments méritent considération, et son tableau de la société
languedocienne est éblouissant.