Lionel Shriver : « J’ai besoin de défis, de difficultés »

Dans son dernier livre, Lionel Shriver s’attaque une nouvelle fois à un sujet qui dérange : le prix d’une vie et le système de santé américain. De son écriture féroce, cette éternelle outsider aime décidément explorer les lieux où se croisent destinées individuelles et choix collectifs.

  Née en 1957 en Caroline du Nord, Lionel Shriver vit aujourd’hui à Londres. Elle a publié neuf romans, dont Il faut qu’on parle de Kevin (Belfond, 2003), adapté au cinéma par Lynne Ramsay, et Double faute (Belfond, 2010).   Votre œuvre s’inscrit dans la tradition du roman réaliste – ce dont témoigne, par exemple, l’ancrage professionnel fouillé de vos personnages. Êtes-vous plus intéressée par l’analyse psychologique ou le décryptage des questions de société ? Un problème de société prend véritablement sens à mes yeux lorsqu’on mesure ses conséquences à l’échelle d’une ou plusieurs destinées singulières. Le roman est à cet égard l’une des formes les plus puissantes pour transmettre une opinion ou une vision du monde qui nous entoure – à condition de savoir éviter le didactisme de l’ouvrage à thèse. La fiction doit fonctionner en tant que telle, et ce sont les rouages des psychologies individuelles qui m’intéressent, en tant que romancière. Cependant, me dire que ce qui arrive à mes personnages touche également des personnes réelles peut être une ...
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