2 500 ans de bonheur

Homo sapiens est le seul animal qui conçoive et interroge le concept de bonheur. Pour le meilleur et pour le pire. D’Hérodote au dalaï-lama en passant par Montaigne, Tolstoï et Beckett, voici un florilège.

  Hérodote (Ve siècle avant notre ère) Solon étant donc sorti d’Athènes [...] pour s’instruire des coutumes des peuples étrangers, alla d’abord en Égypte, à la cour d’Amasis, et de là à Sardes, à celle de Crésus, qui le reçut avec distinction et le logea dans son palais. Trois ou quatre jours après son arrivée, il fut conduit par ordre du prince dans les trésors, dont on lui montra toutes les richesses. Quand Solon les eut vues et suffisamment considérées, le roi lui parla en ces termes : « Le bruit de votre sagesse et de vos voyages est venu jusqu’à nous, et je n’ignore point qu’en parcourant tant de pays vous n’avez eu d’autre but que de vous instruire de leurs lois et de leurs usages, et de perfectionner vos connais­ sances. Je désire savoir quel est l’homme le plus heureux que vous ayez vu.» Il lui faisait cette question, parce qu’il se croyait lui­même le plus heureux de tous les hommes. «C’est Tellus d’Athè...

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