27 ans de solitude dans les forêts du Maine
En 1987, un jeune homme de 20 ans de retour d’un road trip décida de ne pas s’arrêter devant sa maison et de continuer à rouler sur les petites routes de la forêt du Maine. Il ne sortit du bois que 27 années plus tard, lorsqu’il fut pris en flagrant délit de vol dans l’une des cabanes qui entouraient son campement et mis en prison. Dans The Stranger in the Woods, le journaliste Michael Finkel retrace l’histoire étonnante de Christopher Knight, désigné localement comme « l’ermite du nord de l’étang ».
« Il n’y avait pas de place pour lui, et au lieu de souffrir, il s’est échappé. Ce n’était pas tant une protestation qu’une quête ; il était comme un réfugié de l’espèce humaine », explique l’auteur. Pendant toutes ces années, Christopher Knight a pris soin d’éviter tout contact humain, passant ses journées à lire et à arpenter la forêt. Pour survivre, il volait ce dont il avait besoin dans les chalets alentour, inoccupés la plupart du temps.
La personnalité de Knight semble bien loin de l’image romantique de l’ermite. Il se nourrissait exclusivement d’hamburgers surgelés, de beurre de cacahuètes et de sucreries, il méprisait copieusement Thoreau et les fans de Kerouac. L’ouvrage est « une méditation sur les douleurs des obligations sociales et le désir de repli qui réside en chacun d’entre nous », commente Michael Harris dans The Globe and Mail.
A lire aussi dans Books : « La solitude choisie berce et console », octobre 2012.