Macron est-il un « technopopuliste » ?

On ne les a pas vus arriver. Il y avait les vieux partis politiques, discrédités. Et puis les nouveaux populistes, qui en ont profité. Voici venu le temps des technopopulistes.

Nous vivons dans une société qui, tout en continuant d’opérer dans le cadre des institutions démocratiques, tend à s’en désintéresser en laissant le champ libre aux acteurs d’une élite « politico-économique ». Tel était le constat fait dès 2000 par le politologue britannique Colin Crouch dans son livre Post-démocratie (Diaphanes, 2013). Si l’on y ajoute le discrédit dans lequel sont tombés les partis, cet état de choses a contribué à doper les populistes. À gauche comme à droite, ceux-ci pensent (ou se voient) représenter les aspirations des classes populaires et entendent bousculer à la fois les anciens partis et les élites qui tiennent le haut du pavé. Mais, en Europe, où le problème identifié par Colin Crouch est aiguisé par l’éloignement d’une Commission bruxelloise aux pouvoirs croissants, les populistes se heurtent désormais à l’avènement de nouveaux venus, les « technopopulistes ». Forgé par le politologue Christopher Bickerton et le professeur-chercheur Carlo Invernizzi Accetti, le mot désigne des êtres hybrides, qui eux aussi rejettent les anciens partis et leurs compromissions mais se gardent de tout prophétisme et même ...

LE LIVRE
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Technopopulism: The New Logic of Democratic Politics de Christopher J. Bickerton et Carlo Invernizzi Accetti, Oxford University Press, 2021

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