Une idée iconoclaste

Attisé par la vogue de la pensée « woke » et des études décoloniales, le mouvement en faveur de la restitution à leur terre d’origine des œuvres d’art pillées par les puissances coloniales, qui s’était endormi après un beau feu de paille entre les années 1960 et les années 1980, a repris de plus belle. Les arguments frappants fusent de toutes parts, certains convaincants, d’autres moins. D’un côté, on ne peut que souscrire au point de vue naguère superbement exprimé par le Sénégalais Amadou-Mahtar M’Bow, alors directeur général de l’Unesco : « Les peuples victimes de ce pillage parfois séculaire n’ont pas seulement été dépouillés de chefs-d’œuvre irremplaçables : ils ont été dépossédés d’une mémoire qui les aurait sans doute aidés à mieux se connaître eux-mêmes, certainement à se faire mieux comprendre des autres. » D’un autre côté, on ne peut qu’adhérer à l’argument invoqué en haut lieu en Europe et ailleurs, selon lequel les grands musées comme le British Museum ou ...

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