Le quatrième Congrès international de la langue espagnole, qui s’est tenu dans la ville colombienne de Carthagène des Indes, en mars 2007, a accordé au
spanglish une place insignifiante. Que le sujet ait été censuré ne laisse pas de me surprendre. Le congrès avait en effet pour thème « Présent et avenir de la langue espagnole : unité dans la diversité ». Mais dans quel autre pays que les États-Unis la langue de Cervantès a-t-elle plus fabuleux avenir ?
Le directeur de l’Académie royale espagnole, Víctor García de la Concha, affirme régulièrement au cours d’interviews que le
spanglish n’existe pas (1). Je suppose que cela tient à une connaissance lacunaire de la réalité hispanique aux États-Unis, qui comptent officiellement 45 millions d’hispanophones, davantage que l’Espagne et davantage que dans la plupart des pays d’Amérique latine pris isolément. Mais il y a une autre explication, idéologique. Je parle de cette vieille habitude espagnole, qui remonte à l’Inquisition, de ne pas nommer les choses qui dérangent. On ne doit pas appeler spanglish la rencontre de l’anglais et de l’espagnol,...