De l’utilité sociale des filous brésiliens
Publié dans le magazine Books n° 11, janvier-février 2010.
Mi-voyou, mi-gentleman, drôle et élégant, le malandro est une figure centrale de la culture brésilienne.
De la samba, de la bière et des amis. Tel est le triptyque qui façonne le quotidien et la nature du malandro brésilien. Un terme difficile à traduire, tant il est indissociable de la culture locale : mi-voyou, mi-gentleman, drôle et élégant, le malandro parvient toujours à se tirer des situations les plus inextricables grâce au jeitinho – cette débrouillardise souvent en délicatesse avec la loi. Giovanna Dealtry s’est penchée sur cette figure centrale de la culture brésilienne, et notamment carioca.
Ce faisant, la chercheuse en communication sociale prolonge un débat récurrent dans le pays : la persistance du caractère malandro nuit-elle ou non à la société brésilienne ? Ce personnage, que l’on reconnaît dans les bars de Rio à son sourire, son pas de danse virtuose et ses discours enjôleurs, n’incarne-t-il pas un archaïsme, préjudiciable au développement ? Leonardo Lichote, qui commente le livre dans le quotidien O Globo, résume l’enjeu : « La trajectoire pour devenir un “pays développé” passe par des critères techniques conçus par la Banque ...
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