Leçon (australienne) de vie
Depuis combien de temps n’avez-vous pas marché sans but précis, juste pour le plaisir de vous balader ? Trop longtemps ? En mobilisant propos autobiographiques et références philosophiques, le romancier et essayiste australien Robert Dessaix se livre à un long éloge du loisir dans son dernier ouvrage. Car le paradoxe de nos sociétés occidentales est que « plus nous sommes riches, plus nous travaillons dur et moins de temps nous avons pour faire ce que nous voulons faire », écrit-il. Même la technologie et les salles de sport, censées nous faire gagner du temps pour aménager des moments de détente, ne seraient finalement qu’une entreprise de rationalisation de notre temps, nous éloignant du plaisir de le gaspiller allègrement. À lire les anecdotes de Dessaix sur sa passion du Monopoly lorsqu’il était plus jeune (il est né en 1944), on finit par se demander si les loisirs et l’insouciance n’appartiennent pas aujourd’hui à cette époque révolue qu’est l’enfance. Comme le remarque le quotidien The Australian, il est devenu difficile de profiter de son temps libre comme bon nous semble puisque « les gouvernements voient le temps non-travaillé comme quelque chose qui doit être ritualisé et régulé alors que les entreprises le considèrent comme quelque chose à exploiter ».
À lire aussi : Travailler vingt heures par semaine, Books, mars 2016.