Newton théologien avant tout
Publié le 10 octobre 2017. Par Amandine Meunier.
Isaac Newton ne considérait pas ses travaux sur la gravité, la cosmologie, le spectre lumineux… comme l’œuvre de sa vie. Dans Priest of Nature, l’historien des sciences Rob Iliffe démontre que la vraie quête de celui qui est aujourd’hui célébré comme une figure emblématique des sciences était de découvrir la nature de la religion chrétienne. Avec une équipe d’universitaires, Iliffe a parcouru les centaines de documents rédigés par Newton et jusque-là oubliés dans les archives des bibliothèques d’Oxford, de Cambridge ou du King’s College. L’exhumation de ces pages, qui pour certaines n’avaient jamais été lues, et la thèse du livre constitue un « scoop sensationnel », assure A. N. Wilson dans The Spectator.
Si elles avaient été connues plus tôt, les idées de Newton sur la religion lui auraient certainement valu d’être qualifié d’hérétique. De ses recherches, il conclut qu’il n’y a pas lieu de croire à la divinité de Jésus, et que la doctrine de la trinité (l’idée que dieu existe simultanément sous la forme du père, du fils et du Saint-Esprit) est la résultante d’une ancienne machination pour saboter le christianisme.
« D’un côté, Newton apparaît dans ces pages comme un illuminé, s’imaginant être l’un des derniers vrais croyants mentionnés dans le livre de l’Apocalypse, l’un de ceux qui serait ressuscité pour régner sur les mortels pendant le millénium, note A. N. Wilson. De l’autre, ces mêmes recherches en font l’un des esprits humains les plus pénétrants et rigoureux. »
A lire dans Books : La religion terrassée par la science, mars 2014.