Sexe et amour : de quoi notre futur sera fait ?
La côte ouest des États-Unis, c’est bien connu, est le laboratoire du futur. Un laboratoire qu’a parcouru journaliste Emily Witt, souvent même en tant que cobaye, dans un effort aussi méritoire que justifié : l’amour (et le sexe), pivots de nos existences, ne subissent-ils pas de plein fouet les grands vents du changement ? Et n’est-ce pas en Californie que l’on peut découvrir à quelle sauce nos successeurs seront mangés ? Le tour guidé commence sans surprise par les sites de rencontres, d’une efficacité toujours croissante, mais décevants, car « ils transforment les êtres humains en biens de consommation et les submergent sous le choix ».
Puis l’expérimentatrice s’aventure en territoires plus exotiques : la Méditation Orgasmique (OM), la cyber pornographie (hélas, « le porno promeut une sexualité agressive et sans amour, et dépouille les hommes leur virilité »), le cyber-sexe (les relations sexuelles par webcam interposées, alias « l’intimité de masse », qui permet accessoirement d’assurer un petit revenu), le « polyamour » (auquel on peut préférer d’autres euphémismes – « poly-fidélité », « omnigamie » ou « non–monogamie» mais qui demeure très difficile à gérer sur la durée).
Toutes ces pratiques contournent la case « enfant » grâce aux techniques contraceptives classiques, qui n’ont guère évolué, mais aussi grâce aux technologies procréatives, qui sont, elles, en plein développement. En revanche, la case la plus difficile à cocher mais toujours incontournable, semble-t-il, c’est l’amour : « L’ovulation se planifie, mais pas l’amour ».
A lire dans Books : Sexe et amour à l’heure d’Internet, mars/avril 2017.